Outland

[Hors Sujet]Il est devenu de bon aloi, pour être dans le ton et dans le coup, de désormais featurer son album. L’ancêtre en France à avoir pratiqué jusqu’à l’overdose gerbative ce concept fut Jean-Jacques Goldman, capable de rebalancer ses “mêmes chansons” à une poignée d’élu(e)s (aujourd’hui, Matthieu Chedid prend le relai). Depuis début 2007, ces collaborations sont désormais légion, y compris dans le milieu “underground (sic).[/Hors Sujet]

Après son premier opus intitulé “I’m not a Rose”, Marie Modiano s’octroie les services du suédois Peter Von Poehl, et force est de constater que l’empreinte harmonique unique au blond androgyne est omniprésente : au point où l’on arrive à se demander s’il ne s’agit pas finalement d’un album de Peter von Poehl ayant pour guest Marie Mondiano, plut t que le contraire.

Le résultat global est plut t très correct, même si l’on retrouve l’un des défauts du compositeur : une certaine linéarité qui empêche d’extraire facilement, dès la première écoute, “LE” titre qui va rester pendant des semaines en tête. L’on peut néanmoins scinder les chansons en deux catégories clairement identifiables : les happy pop songs (Spider’s Touch, Tightrope Walkers, Butterfly Girls) et les melancolic songs (Drifters in the Wood, Last Early Spring, Martin).

Et c’est plut t dans cette couleur musicale davantage plus sombre qu’Outland arrive à faire ressortir quelques pépites. Notamment les magnifiques Last Early Spring ou The Hunter, petervonpoehliennes à souhait, avec des harmonies inattendues, les petites notes de clavier en arpège … le tout absorbé par le voile particulier de la chanteuse, rappelant parfois Keren Ann.

Si l’on ne peut reprocher à Outland d’être en soi un très bon album, sa “non originalité”, la méga overdose “folk pop” encore non digérée depuis 2007, et la forte présence de Peter Von Poehl dans les phrasés mélodiques ne lui permettront sans doute pas de se démarquer de la production - trop - florissante